Jeudi
29 au Samedi 31 Août 2002 - Paros
L'odyssée
en direction des Cyclades commence ce jour, avec aucune destination
précise à l'heure actuelle (à voir sur place).
Le périple me fait passer par Munich, non par complaisance
personnelle, mais parce que les dates et heures l'imposaient (pour
info, certains sites sur internet permettent vraiment de faire des
bonnes affaires;op) . Les vols se passent sans problème, il
faut dire aussi que la Lufthensa n'est pas une compagnie charter quelconque
(non, non, je n'ai rien contre elles, mais …) Bref, horaires
respectés, accueil agréable et services de qualité,
rien à redire. Et puis, 6 heures de vol jusqu'à Athènes,
il y a pire (Paris - Athènes se fait en 2 heures). Arrivé
à l'aéroport international, un bus m'amène directement
au Pirée en 1 heure. Et là, un large choix s'offre à
vous au niveau des agences et des ferries. Le circuit a été
décidé en cours de route, Paros en sera la 1ére
étape. 5 heures pour s'y rendre par la mer, prix identique
dans les agences (16 €). Le temps et la température permettent
largement de passer la traversée sur le pont, et les bancs
ne sont pas trop inconfortables pour piquer un petit somme. Paros
n'est qu'un arrêt sur la route de Santorin, aussi, attention
à se réveiller à temps (2 français se
sont faits avoir et ont poursuivis leurs routes jusqu'à Naxos,
au moins ...) A 3h00, du matin, il y a peu de "rabatteurs"
pour nous proposer des chambres, et c'est "Philip" qui nous
fait le meilleur prix (20€ la 1ére nuit, 30€ la 2nde,
pour 2 personnes). Chambres correctes dans le centre, et surtout trop
fatigués pour se poser des questions !
Les
coqs nous ont accompagnés pour nous endormir, mais la nuit
a été tranquille. Forcément, le réveil
est un peu tardif, et nous ne sommes sur les bords de mer que vers
14h00. Une visite un peu rapide des quais ne nous apprend pas grand
chose sur la ville et, après un rapide déjeuner, location
d'un scooter pour aller visiter l'île. A 10€ la journée,
cela vaut le coup, les routes sont bonnes et les conducteurs un peu
moins "crazy" qu'à Athènes. Bref, un bon moyen
pour se rendre partout et voir un maximum de choses. Direction le
sud avec tout d'abord Pounta (petite ville sans grand intérêt,
si ce n'est l'aéroport juste à côté), puis
Aliki, charmant petit village de pécheurs, peu touristique,
avec des restaurants de poissons et fruits de mer qui valent le détour
! Et, bien sûr, sur la route qui longe la mer, nombre de plages
"paradisiaques", avec peu de monde à chaque fois.
Il paraît que la grêle est tombée sur Athènes,
mais pas une goutte de pluie par ici. Le soir, retour sur Paros et
visite de la vieille ville ou, plus exactement, de la "old street
market", où les boutiques succèdent aux bars et
restaurants, ou vice-versa. Pas mal d'animation, et quelques bars
et boites pour faire des rencontres.
Direction
le nord de l'île le lendemain matin. Cette fois encore, les
paysages que nous longeons sont superbes, et la route empruntée
est en - assez - bon état. Jusqu'à Naoussa, les villages
rencontrés sont typiques, et quelques points en hauteur permettent
d'avoir une bonne vue générale de Paros. On peut toutefois
regretter les ruines et châteaux présentés sur
les cartes, qui n'ont pas le cachet de leurs homologues du continent
(cela fait aussi partie du charme de cette île). Naoussa est
la seconde ville de Paros, un charmant petit port, des ruelles sur
plusieurs niveaux et quelques tavernes accueillantes. Elle vaut le
coup d’œil. Puis direction Marmara - oui, oui, comme en
Turquie - et Piso Livadi, où les amateurs de poissons peuvent
se régaler. Peu de touristes dans le coin, mais le nombre d'hôtels
m'incite à penser que c'est un peu plus bondé pendant
la période estivale. Le retour vers la capitale se fait à
travers les montagnes, via Lefkes. Les moulins et les ruines donnent
une autre dimension au paysage de nuit. Lefkes, quant à elle,
ne semble pas avoir changé depuis des décennies. Toujours
autant d'animation sur Paros, tant sur les quais que dans la vieille
ville. D'une façon générale, les insulaires ne
sont pas "speed" : ils attendent le chaland devant leurs
boutiques ou leurs bars, ne sont pas collants, et voient les journées
passer assis confortablement devant la mer. Quelques pécheurs,
beaucoup de commerces et pas mal d'hôtels.
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Dimanche
1er au Mardi 3 Septembre 2002 - Naxos
Le
lever est encore un peu tardif aujourd'hui mais suffisamment tôt
pour aller déjeuner sur Aliki. Nous avons une moto jusqu'à
16h00, ce qui permet d'aller voir les coins que nous n'avons pu encore
explorer. Et le temps est toujours au beau fixe, histoire de se faire
un bronzage digne des surfeurs australiens ! Pour la location d'une
moto (<125cm3) ou d'un scooter, il vous faut impérativement
un permis de conduire,, mais par la suite ils ne sont pas regardants
sur l'état de l'engin lorsque vous le rendez ou sur les niveaux,
et les prix sont vraiment intéressants lorsque vous discutez
un peu. Puis, direction Antiparos, une île située à
une demi-heure de paros en bateau et pour laquelle il y a pas mal
de navettes. La traversée permet de voir des îlots presque
déserts, et sur lesquels de superbes villas veillent paresseusement.
Sur Antiparos, pas - ou très peu - de voitures, l'accueil est
sympathique et des plages désertes un peu partout. Elle mérite
à elle seule une escale de plusieurs jours, histoire de se
reposer et se remettre d'une vie trop trépidante. Mais nous
n'avons que peu de temps pour la découvrir, et le bateau nous
ramène à 19h00 sur la capitale. Et à 22h00, c'est
le départ pour Naxos, prochaine étape de notre périple.
Paros
nous a donné un avant goût agréable de ce que
peuvent être les îles grecques : des coins superbes, des
gens accueillants, un temps et une mer agréables ... et, peu
de touristes à cette saison pour en profiter pleinement. Bref,
le bonheur ! Et le scooter reste un bon moyen de visiter les îles,
surtout si l'on y reste peu de temps. Seul regret, les ruines et châteaux
n'ont rien d'exceptionnel, et Paros n'a que peu de relief. Mais c'est
accessoire. A Naxos, donc, les « rabatteurs »
se ruent sur les touristes pour proposer nombre de chambres au meilleur
prix. Mais c'est surtout en se perdant dans les ruelles que l'on trouve
notre bonheur, à savoir l'hôtel Poséïdon
à 25€ la nuit (pour 2). Cadre agréable et intérieur
très sympa. Avant de rejoindre Morphée, petite sortie
nocturne sur les quais où nombres de vacanciers sont attablés,
grecs pour la plupart. Mais il est vrai que c'est dimanche aujourd'hui,
les gens sont de sortie.
La
nuit a été un peu dure, entrecoupée par les scooters
et les voitures assez régulièrement. "Quartier
libre" ce matin, histoire de vaquer à ses occupations
et de se reposer de tous ces transports. J'en profite pour aller visiter
la ville, et plus particulièrement le kastro, vieux quartier
du 14 ou 15éme siècle. Une église catholique
- rare dans le pays -, un château et son musée, et une
vue ouverte sur la ville en contrebas. Les ruelles se suivent mais
ne se ressemblent pas, et on comprend mieux le mythe du Minotaure
et de Dédale, originaire de cette île, qui lui a construit
son labyrinthe (et père d'Icare, qui s'est brûlé
les ailes ...) Mais on retrouve toujours son chemin, et on prend plaisir
à se perdre dans la ville. Dés que l'on approche du
port, les restaurants, bars et commerces réapparaissent. Pas
mal de monde - plus qu'à Paros -, mais la capitale est la seule
ville importante de l'île, et la proximité des plages
et hôtels y est aussi pour quelque chose. Location d'un scooter
pour se rendre dans le sud de l'île ; succession de plages et
criques plus ou moins désertes, mais très peu d'habitations
sur la côte.
Une
seule route - la principale - est en bon état, les autres ne
sont que des chemins plus ou moins bien entretenus. Et cette route
se termine sur des ruines de quelques années, le fantôme
d'un hôtel club qui n'a jamais vu le jour, dans un emplacement
de rêve. Mais je suppose que l'on trouve les mêmes en
Corse ... Le soir, pour dîner, nous restons sur la capitale.
Je déconseille fortement les restaurants en bord des quais
- cher et pas de qualité - et au contraire conseille d'aller
dans les ruelles dénicher une taverne où la cuisine
est typique et l'ambiance conviviale. Pas mal d'animation si on reste
dans le centre, mais de nombreux grecs sont repartis ce matin sur
le continent. Et, tel un veilleur à l'air assoupi, la porte
d'Apollon indique aux marins égarés l'entrée
du port, et ne se montre dans sa splendeur que la nuit venue.
Le
lendemain, direction l'intérieur de l'île. Là-encore,
la route principale est en bon état mais, dés que l'on
sort des sentiers battus, cela se corse ! Quelques ruines, châteaux
et monastères sont présents dans le coin mais, entre
les différents guides, cartes et noms grecs et anglais, il
est souvent difficile de se repérer, le plus simple est de
faire confiance à son intuition. Le loueur de la moto - un
allemand installé sur l'île depuis quelques années
- nous a indiqué les coins à voir et les points de vue
à ne pas manquer, et certains valent vraiment le coup d’œil.
Les châteaux sont en assez bon état - mais ressemblent
plus à de simples tours qu'aux châteaux de la Loire -
et les églises sont nombreuses et typiques (du moins telles
que je m'attendais à les trouver).
Filoti
est un village situé au centre de Naxos, où séjournent
pas mal de touristes, l'île étant réputée
pour ses sentiers de randonnée. A voir dans le coin, la grotte
de Zeus (3 km de bitume et 2 dans les montagnes) où le Dieu
des Dieux a séjourné, ou vécu, ou bien est né,
je ne le sais pas exactement. Pour la visiter, être équipé
d'une bonne lampe et de chaussures tout terrain, le sol étant
très glissant. Un seul regret, il faut souvent emprunter la
route pour récupérer les sentiers, aussi la moto ou
le scooter reste le meilleur moyen de découvrir toutes les
richesses de l'île. Mais il y a toujours le risque de tomber
en panne (fait), ou de prendre quelques gamelles (fait aussi). Au
moins, vous ne tomberez pas en panne d'essence, les stations services
étant relativement nombreuses sur l'île. Retour sur Chora,
la capitale, qui reste quand même le coin le plus animé
de Naxos, du moins si on souhaite avoir une activité nocturne
le soir !
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Mercredi
4 au Vendredi 6 Septembre 2002 - Ios
Notre
groupe s'est enrichi de 2 Nantaises rencontrées hier sur la
route. Nous passons donc de 2 à 4 pour aller visiter Apollonas.
Un peu moins d'1 heure 30 pour faire 40 km par la route côtière,
c'est pas un nouveau record de vitesse, mais à notre décharge
un scooter un peu poussif, des côtes ardues et des sentiers
en piteux état ... et puis on profite ainsi davantage du paysage
! La ville vaut le détour, et les plages sont toujours agréables.
Pas mal de bus desservent Apollonas - en passant par l'intérieur
de l'île - mais pas beaucoup de monde pour autant. De la même
façon, les hôtels et pensions sont aux 3/4 vides dés
la fin du mois d'août, ce qui permet de discuter les prix plus
facilement ... Sur la route du retour, arrêt obligé au
monastère Moni Panagias : situé sur la côte, il
abrite une quinzaine de cellules et subvient à ses propres
besoins avec son jardin et son troupeau. Et la visite est possible,
tant que l'on respecte leur intimité. L'église orthodoxe
occupe une place très importante en Grèce - et sur ses
îles - avec une population à 90% pratiquante. Elle est
étroitement liée au pouvoir politique et assez riche
(immobilier, terrains bénédictions payantes.
Arrivés
en vue de Chora, le soleil se couche dans l'encadrement de la porte
d'Apollon, et plonge la ville dans une douce lumière dorée.
Puis, avant de prendre le ferry pour Ios, arrêt de rigueur dans
les tavernes pour déguster un dernier cocktail et une salade
grecque rafraîchissante. Naxos nous a moins ... emballé
que Paros, peut être parce que toute l'activité est centralisée
sur la capitale, mais aussi parce que l'île nous semble moins
typique. Mais elle reste agréable pour ceux qui veulent faire
de la randonnée, et alterner la mer et la montagne.
Arrivés
sur Ios, toujours quelques propriétaires pour nous vanter les
mérites de leurs pensions. Les discussions se font plus fermes,
mais on arrive à avoir une chambre pour 3 nuits à 50€.
Les hôtels sont éloignés du port, et mieux vaut
s'occuper de son logement dés son arrivée du ferry,
sans quoi vous pouvez passer pas mal de temps à les chercher,
à pieds.
Journée
découverte aujourd'hui, pour voir à quoi ressemble cette
île. Pas mal d'hôtels dans le village, et peu de grecs
en comparaison. Nous descendons sur Milopotas, la plus grande plage
du coin, avec le secret espoir d'y louer un bateau pour faire le tour
de Ios. Hélas, aucun magasin n'accepte de d'en louer : pédalo,
planche à voile ... pas de problème, ski nautique et
taxi boat pas de malaise, mais pas seuls. Un endroit incontournable
sur l'île, le Far out camping, plus grand camping de Ios avec
2000 places disponibles (oui, oui, 2000 !) avec piscine, bars, discothèque
... bref, de quoi lézarder et faire la fête sans trop
bouger.
La
journée se poursuit à un rythme peinard, bronzage, baignade
et cocktail avachi sur une chaise longue. Mais c'est le soir que Ios
la permissive se réveille, et dés 19h00 les bars commencent
à s'ouvrir dans le village, et les anciens laissent la place
libre. Les touristes sortent alors de tous les coins pour faire la
noce jusqu'à 4 ou 5 heures du matin (très peu de grecs,
même chez les serveurs et serveuses, avec une moyenne d'âge
de 20 ans). Je n'imagine pas ce que cela doit être en pleine
période estivale ... mais l'ambiance est bonne, pas de gros
bœuf à l'horizon, et les contacts sont faciles ... mais
c'est sûr, ce n'est pas à 8h00 qu'on va se lever demain
!
Un
instant de recueillement nous a semblé approprié aujourd'hui
pour nous rendre sur la tombe d’Homère. En effet, la
légende veut que l'illustre auteur de l'Odyssée la plus
connue soit arrivé sur l'île et, comme le voulait la
coutume, les habitants lui ont posé une énigme. Devant
son incapacité à la résoudre, il a été
mis à mort, et enterré sur l'île. C'est donc avec
beaucoup de courage et une pointe d'humilité que nous prenons
les sentiers qui doivent nous entraîner sur ses traces. Mais
la soirée s'est poursuivi un peu tard hier soir, et ce n'est
que vers 11h00 que l'on chausse nos chaussures. Et la tombe est située
sur la pointe Nord de l'île à ... plusieurs km, aussi,
c'est plus une balade tranquille à travers Ios qu'une randonnée
pure et dure, qui nous permet cependant de voir pas mal de coins sympathiques
dans les montagnes, et trouver une taverne au milieu de nulle part.
La
propriétaire range tout pour partir en vacances, mais nous
offre généreusement de quoi nous rafraîchir. Bien
qu'originaire de l'île, elle aimerait partir et s'établir
ailleurs, car les touristes sont aussi présents l'hiver que
la pluie le reste de l'année, autrement dit, Ios est agréable
à visiter, mais y vivre est une autre histoire ... Elle refuse
de nous faire payer les consommations, mais notre échange est
très agréable, pour elle comme pour nous, et nous reprenons
la route frais et dispos. Puis retour sur la capitale, et fin de journée
tranquille au bord de l'eau. La nuit est moins animée que la
veille, mais il s'agit de ne pas manquer le ferry de demain (à
10h00) pour Milos, car c'est le seul de la journée. 2 types
de liaisons maritimes, les ferries et les hydroglisseurs, les premiers
étant moins chers et moins rapides que les seconds. Il est
assez facile de se rendre d'île en île avec les uns ou
les autres, il faut juste avoir les horaires en poche, et une idée
d'où l'on va !
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Samedi
7 au Mardi 10 Septembre 2002 - Milos
Il
est vrai que le "high-speed" porte bien son nom, vu que
je met seulement 1h40 pour rejoindre Milos au lieu de 3h00 en ferry.
Seule contrainte, on ne peut rester sur les ponts. L'île cache
dans son sein une baie dans laquelle nous accostons, à Adamas
(ou Adamantas, selon l'envie) plus précisément. Beaucoup
plus de propositions pour vous loger lorsque vous arrivez, l'heure
y est pour beaucoup. Comme à mon habitude, je préfère
m'éloigner un peu du port, et je tombe sur un petit ... jeune
vieux (la soixantaine, quoi !) avec qui je tombe d'accord sur 12€
la nuit (au lieu de 20€ d'origine), soit 50€ pour 4 nuits
(no comment ...). C'est une chambre chez l'habitant, aménagée
en tant que telle (bref, pas un boui-boui où l'on se retrouve
les uns sur les autres), très agréable. Je passe le
reste de la journée à me promener dans les environs,
en bord de mer et dans les collines. Les plages les plus intéressantes
sont un peu en dehors de la ville, mais il faut surtout s'éloigner
du port. Quelques sentiers partent dans les collines et on a rapidement
un beau panorama de la ville et de sa baie si particulière
(bien qu'étant la plus importante ville de Milos, Adamas n'en
n'est pas la capitale).
Le
soir, pas mal d'animation dans le coin, avec des bars et des tavernes
cachées un peu partout. Concernant la cuisine, chacun s'y retrouve
: les végétariens (salade grecque, tomates, concombres,
haricots verts ...), les carnivores (veau, poulet, porc, en gyros
ou slouvaki, grillé ou en sauce) et les amateurs de poissons
(sardines, mulets, anchois, rougets, espadon ... la liste est interminable).
Bref, vous trouvez tout ce que vous voulez - si vous vous donnez la
peine de chercher - et les plats en sauce ne sont pas en reste (moussaka
et paella n'en représentent qu'une petite partie). Seul hic,
le poisson reste très cher, même si l'on se trouve dans
un port de pêche. Après ce petit aparté culinaire,
juste un mot concernant les guichets de retrait (il faut bien payer
ce que vous mangez !) : vous en trouvez dans toutes les grandes villes
que vous traversez - c'est du moins le cas sur les îles visitées
- et plus de commission sur les retraits dans les pays ayant adhéré
à l'euro. Comme quoi ce passage n'a pas que des mauvais côtés
...
Les
liaisons en bus avec la capitale - Plaka - sont suffisamment nombreuses
pour que je me décide à les utiliser ... du moins aujourd'hui
! Peu de circulation sur la route, et peu de kilomètres nous
séparent (5 ou 6 à vol d'oiseau). La ville est typique
des Cyclades, autrement dit des maisons blanches partout (les toits
bleus se trouvent surtout sur Santorin). Du village, un sentier vous
mène sur les catacombes et un théâtre "romain".
Petite parenthèse historique, c'est ici que se trouvent les
premières catacombes chrétiennes. La nature même
de l'île - volcanique - est propice à ce genre de "construction",
avec un grand nombre de grottes ainsi que de refuges naturels. Seul
regret, une infime partie des catacombes est ouverte au public - suite
à un éboulement survenu il y a quelques années
- et on est loin d'éprouver cet étrange sentiment que
l'on ressent dans les catacombes de Paris (à voir absolument
!). L'ancien théâtre situé en bord de mer est
bien conservé et mérite le coup d’œil. Et
c'est également dans cette zone - riche en sites archéologiques
- qu'a été découverte la statue d'Aphrodite,
plus connue sous le nom de ... Vénus de Milo. Mais le site
n'a d'extraordinaire que le fait d'avoir caché cette statue
en son sein.
De
retour à Plaka, montée au Kastro, citadelle surplombant
la ville et qui donne un bon point de vue sur la partie Nord de l'île.
Pour terminer, descente sur la plage de Firopotomas à travers
les collines. Pas déserte mais presque, cette plage me fait
l'effet d'une crique où l'eau est transparente et délicieuse.
Le retour sur Adamas se fait par d'autres sentiers qui traversent
l'île de part et d'autre. Pas trop de balisage, mais peu de
risque de se perdre. Et toujours des petits villages dans les environs
où l'on peut demander son chemin si jamais cela arrive ! De
retour "chez moi", je discute avec la propriétaire
: originaire de Milos, elle a suivi sa famille en Afrique du sud pour
le travail (dans les années 50/60). Elle s'y est établie
avec son mari, puis ils sont partis pour l'Australie, le climat étant
devenu malsain pour les blancs - et les noirs travaillant avec eux
- au cours des dernières années.
Vu
la grandeur de l'île et le peu de temps que j'y reste, je me
décide à louer un scooter pour la découvrir plus
en profondeur (c'est une raison qui en vaut une autre ...). Cette
fois encore, aucun problème pour dégoter un loueur et
trouver la perle rare. Ma première destination sera Sarakiniko,
réputée pour son paysage lunaire et dont tout le monde
m'a parlé sur l'île. Milos est une île volcanique
et ce paysage date d'une des irruptions qui ont eu lieu il y a bien
longtemps ; les coulées de lave ont refroidies en prenant une
teinte blanche et des formes très particulières, ce
qui donne un ensemble surprenant. Quelques grottes sympathiques à
visiter, une plage pour se reposer et quelques collines à escalader.
Les terres alentours sont fertiles et propices à l'agriculture,
les plantations ...
Puis
je prend la route en direction de Pollonia, au Nord-Est de l'île.
Ce village de pécheurs a connu une petite croissance du fait
des touristes qui préfèrent venir séjourner dans
ce coin de l'île plutôt qu'à Adamas. C'est également
de ce port que part la navette pour Kimolos, une île plus au
Nord de Milos. Dans le coin, deux choses à voir : Papafranga
et ses grottes marines - avec des criques désertes très
agréables également ; Filakopi et son site archéologique
(dont vous avez rapidement fait le tour, il faut bien l'admettre).
La route intérieure, pour retourner sur Adamantas, vous permet
de voir les nombreuses carrières que compte l'île. Elle
n'est pas dans un état vraiment excellent - loin de là
! - et très fréquentée par les camions (ceci
expliquant cela). Peu de villages traversés en route, si ce
n'est Voudia où quelques habitants vivent encore, et toujours
des chapelles à droite ou à gauche. Pour terminer, direction
la plage de Paliochori : sable blanc, eau turquoise, soleil, palmiers
et un petit bar pour agrémenter le tout. Au retour, je trouve
mon propriétaire en train de bricoler dans son jardin. En discutant,
il me dit qu'il a commencé à Joahnesburg à éditer
des calendriers dans les années 60, jusqu'à avoir sa
propre fabrique. Puis il s'est tourné vers l'immobilier, jusqu'à
son départ en Australie après tous les problèmes
survenus à ses amis et connaissances. Il a une passion pour
le bricolage, les travaux manuels et le jardinage, et a réalisé
lui-même la plupart de ses maisons. La soirée se termine
à Plaka, tranquille car peu de bars et pour ainsi dire, pas
de boites.
L'ouest
et le sud-ouest de l'île restent apparemment des zones sauvages,
avec très peu d'habitations, voire aucune par endroit, et des
plages forcément désertes et magnifiques. Il n'en faut
pas plus pour me donner envie d'aller y faire un tour. Une fois le
scooter plein à ras bord - on ne sait jamais - je me dirige
vers Firiplaka, ma 1ére escale (un peu par hasard, dois-je
avouer, vu le manque de panneaux d'indications !). Pas mal de monde
quand même, des transats et un mini-bar. C'est râpé
pour la crique déserte ... Mais les choses deviennent plus
intéressantes en continuant sur l'ouest : la route se transforme
en piste et, par endroit, je ne fais pas plus de 10 km/h, vu les ornières
et les rochers sur le sentier. Mais cela vaut vraiment la peine, et
j'alterne des plages superbes sans âme qui vive avec des vues
spectaculaires depuis la montagne (enfin, on ne dépasse pas
les 800 mètres d'altitude pour autant). Quelques voitures se
sont aventurées dans le coin, toujours en location, et le plus
souvent en mauvais état. Il faut reconnaître quand même
que cela fait plaisir de retrouver les routes goudronnées.
Je laisse le Nord-Ouest de l'île à l'inconnu - des chemins
de terre aboutissant nulle part, qui desservent plus ou moins l'entrée
gauche de l'île- pour revenir sur la côte intérieure
de Milos, face à Adamas.
Les
plages sont un peu moins belles (ou est- ce juste une illusion, à
peine une sensation ?), et le monde est de retour, mais l'eau
reste agréable quand même. Je conserve le scooter jusqu'à
la fin de la soirée aussi je retourne sur Sarakiniko profiter
d'un spectacle dont je ne me lasse pas et, sur la lancée, un
détour par Klima : les habitants vivent dans des hangars à
bateaux réaménagés, plus ou moins, et la route
qui les dessert se trouve en bord de mer, mais vraiment au bord !
Puis retour sur Adamantas où je termine la soirée.
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Mercredi
11 Septembre 2002 - Athènes
Cette
journée est la dernière sur l'île, ainsi que dans
l'archipel. J'en profite pour refaire à pieds certains chemins
empruntés, et revoir les coins qui m'ont marqués ...
bref, un petit pèlerinage avant de lever l'ancre ! A Plaka,
je visite le musée archéologique de Milos. En effet,
l'île recèle nombre de sites anciens et présentait
un grand nombre de richesses à ce niveau, avant que les anglais
n'arrivent et remportent chez eux plusieurs de leurs trouvailles.
Ainsi, la plupart des statues exposées ne sont que de pâles
copies des originales, dont la Venus de Milo. Toujours autant de plaisir
à se balader dans les rues et en bord de mer, avec un temps
qui n'a - pratiquement - jamais cessé d'être au beau
fixe. Je ramène dans ma valise les éternels souvenirs
à distribuer de retour au pays, et une bouteille d'ouzo (c'est
le même alcool que le raki turque, seul le nom change) pour
mes propriétaires qui ont été très accueillants.
Je
prend mon dernier repas du soir avec eux - mon ferry pour Athènes
ne part qu'à minuit -, l'occasion de discuter à nouveau
de tout et de rien, de goûter à l'ouzo et donner quelques
conseils pratiques à Neil sur l'ordinateur et internet. Avant
de finir la bouteille - et de se faire "réprimander"
par sa femme qui, elle, ne boit pas, il m'amène sur l'embarcadère
(distant quand même de 800 mètres, et mes sacs sont lourds).
Je retrouve sur le bateau l'ouvrier albanais qui travaillait avec
mon propriétaire, et qui raccompagne sa mère sur la
capitale. Il ne parle qu'albanais et grec, et moi français
et anglais, aussi, la discussion prend vite fin. Pas mal de monde
sur le bateau malgré l'heure tardive, mais j'arrive à
me trouver un banc sur un pont extérieur, sur lequel je sommeille
plus que ne dors vraiment.
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Jeudi
11 Septembre 2002 - Bordeaux
L'arrivée
sur le Pirée se fait sous un ciel ombrageux. Mon avion décolle
cet après-midi aussi, je me décide à aller voir
quelques monuments sur Athènes, histoire de pouvoir dire "j'y
étais' quand je rentrerai au pays ... Le métro est en
cours de réhabilitation - en travaux - mais la ligne principale
fonctionne sans problème et me mène directement du port
à la Plaka, quartier renommé pour tous ses sites archéologiques,
dont l’Acropole. Arrivé à 8h00 devant l'entrée,
je profite d'une heure tranquille pour faire le tour du site, visiter
le musée - vraiment très intéressant,et mérite
bien plus de temps - et admirer le point de vue sur la ville aux alentours.
A 9h00, ce sont des cars entiers remplis de touristes en goguette
qui arrivent sur le parc, et en peu de temps, des hordes de curieux
dévalent les rochers sacrés pour se prendre en photo
devant la statue de Zeus (un peu mélodramatique, mais je n'en
avais plus vu autant depuis le début du voyage). Je m'en vais
donc visiter les autres sites antiques - temple de Zeus, agora romain,
théâtre de Dyonisos ...- certes moins connus, mais moins
pratiqués ! Chemin faisant, je me retrouve dans Monastiraki,
le quartier commerçant de la ville. Les magasins se succèdent
dans les rues, du simple épicier au joaillier en passant par
les boutiques de vêtements. Ce jour est fête nationale
pour le pays, et une cérémonie commémorative
avait lieu sur la tombe du soldat inconnu, l'occasion pour moi de
voir une dignité du royaume.
Puis
retour sur l'aéroport avec l'une des navettes qui fait le circuit
centre ville - aéroport. Celui-ci a été mis récemment
en service, et accueille tous les vols internationaux, un autre gérant
les vols intérieurs. Les futurs jeux olympiques de 2004 permettent
au pays de lancer nombre de travaux de reconstruction ou d'aménagement
: le métro, l'autoroute, l'aéroport et, bien sûr,
le village olympique. Ce que je retiens en premier d’Athènes,
c'est son importante pollution - loin d'être une légende
-, des quartiers sales ou mal entretenus, et des habitations qui sombrent
avant même d'être terminées. Et le port du Pirée
n'a plus grand chose de commun avec celui des chansons ou des films
des années 50 : les bars et tavernes où l'ouzo faisait
battre la musique ont laissé place aux hôtels miteux
et carcasses de navires en attente d'un recyclage hypothétique.
Je préfère me souvenir des îles dans lesquelles
je suis passé, avec des paysages superbes, des plages dorées
et une eau turquoise ! A cette époque de l'année, les
touristes sont bien moins nombreux, ce qui permet de se rapprocher
des insulaires, apprécier leur hospitalité et discuter
les prix ! Le temps a été très clément
- plus que cet été d’après certaines sources
- et il se met à pleuvoir au moment où je prend l'avion.
Le quidam dira qu'il est temps de partir car la pluie arrive, je préfère
dire que le ciel est à l'image de mes sentiments, un peu triste
de laisser les îles derrière moi mais je ne pense pas
que c'est la dernière fois que je viens les visiter.
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