Journée
de transit aujourd'hui : le lever est assez tôt comparé
aux autres jours (7h) mais s'explique par un départ en bus
à 8h15, qu'il ne faut pas rater. Notre dernier petit déjeuner
sur Andros et, surtout, notre dernière montée des marches
pour rejoindre le centre ville et la gare routière. Peu de
monde en ce jour pour rejoindre Gavrio ou, comme pour nos deux voisins
allemands, les sites archéologiques de Zagora et Paleopolis.
Le chauffeur a le téléphone régulièrement
à l'oreille et klaxonne tous les véhicules qu'il rencontre.
Nos deux allemands sont déposés non loin de Batsi, sur
le site archéologique que nous avions aperçu lors de
notre première montée de la plage Marina. Mais ce site
est fermé et il y a une certaine distance pour revenir sur
Paleopolis. Bien que distant de 35 km, il nous faut plus d'une heure
pour rejoindre le port de Gavrio, en évitant le centre de Batsi.
Mais c'est suffisant pour embarquer dans l'Alpha Ferry qui doit nous
mener sur Tinos. Peu de gens qui débarquent ou embarquent,
le bateau est en revanche complet : plus une place assise ou presque
à l'intérieur. De meilleur standing que celui qui nous
avait mené à Andros, on trouve des salles VIP, bar trois
étoiles et des salles confortables et agréables (sièges
inclinables !) pour passer le temps. En revanche, il n'y pas grand
chose à voir à l'extérieur du bateau, en dehors
de la mer bleue ! En vue de Tinos, une foule de gens se précipite
pour descendre, de toutes catégories et de tous âges.
Il faut bien cinq minutes pour que tout le monde descende, certains
jouant des coudes pour passer devant ... Arrivés sur le port,
pas mal de « rabatteurs » viennent nous accoster
pour proposer des chambres ...
Nous
passons donc notre chemin afin de pouvoir bien négocier le
prix et surtout choisir sa localisation. Nous rentrons dans les petites
rues à la recherche du sigle « EOT »
sur une maison, qui signifie location de chambres. Une chose nous
frappe tout d'abord : la foule de personnes qui sont présentes
en ville. Bien au dessus de ce que nous avions vu à Andros.
Ensuite, les logements proposés sont souvent des hôtels
ou des pensions de bon standing. Une bonne partie est complète,
l'autre au dessus de nos moyens (et pas de négociations intéressantes).
Finalement, en nous éloignant du centre, nous trouvons des
locations plus avantageuses, chez l'habitant. Notre choix se porte
sur une chambre (pour 3) au second étage d'une petite résidence
près de l'hôtel Favie Suzanne, pour 20 €/nuit pour
6 nuits au lieu de 40 € au départ. C'est à priori
un bon prix, deux seules chambres à l'étage pour une
salle de bains commune et 2 grandes terrasses exposées Est
et Ouest (pour profiter du lever et surtout du coucher su soleil).
La chambre adjacente est occupée jusqu'à demain et ensuite,
nous aurons tout l'étage pour nous (d'après la propriétaire).
Après nous être installés, direction le centre
ville pour voir à quoi il ressemble. Comme je l'ai déjà
dit, beaucoup de monde dans les rues, les terrasses des nombreux bars
sont remplies ainsi que les restaurants et tavernes, et plusieurs
magasins de souvenirs se suivent le long des avenues. Mais ces souvenirs
sont exclusivement religieux, principalement des portraits de la Vierge.
Petite
explication : vers 1800, Sœur Pelagie "voit" la Vierge
dans une église du Nord de l'île. Lors de cette révélation,
la Vierge lui dit qu'il faut creuser à un endroit précis
de l'île pour trouver ... quelque chose ! Sitôt dit, des
fouilles sont réalisées et un icône de la Vierge
est découvert à cet endroit précis. Depuis, une
immense cathédrale a été bâtie sur le site
et l'icône y est exposée. Certains jours (25 Mars : Annonciation,
23 Juillet : vision, 15 Août : Assomption et 30 Janvier : découverte
de l'icône), cette relique parade dans les rues. Et il est fréquent
de voir les pèlerins monter les deux avenues qui mènent
à la cathédrale sur les genoux ou dormir à même
le sol, dans le monument. Le 8 Septembre est l'anniversaire de la
Vierge Marie, aussi ce week-end lui est consacré, ce qui explique
la foule de pénitents qui se presse pour embrasser l'icône
(certains en sortent même en pleurs). Une ferveur que l'on retrouve
sans doute à Lourdes ... Nous achetons une carte de l'île
qui indique les différents sentiers pédestres (Tinos
Graphic cent), ce qui nous permettre de planifier nos balades pour
la semaine. Nous terminons la journée sur la plage Agali qui
a le gros avantage d'être à proximité immédiate
de la ville mais qui n'est pas vraiment intéressante : plage
de cailloux et rochers. Sur le sol, sorte de lave volcanique, et à
défaut de sable, on se coupe les pieds sur les coquillages
et coraux présents ! Bref, elle n'a pour elle qu'une eau claire
et apaisante.
Nous
trouvons le soir une taverne pas trop remplie où nous dégustons
des spécialités locales (boulettes de viande et saucisse
de Tinos), le tout accompagné de frites et d'une salade classique
tomates / concombres. Des yaourts au miel terminent ce très
bon repas. Pas mal d'animations en fin de soirée et les allers
et venues des scooters et voitures nous bercent en début de
nuit. Les lits sont bons et la nuit a été plutôt
calme. Si ce n'est vers 8h le chant ininterrompu qui nous prévient
de la messe à l'église. Un peu comme la Mecque. Belle
matinée en perspective ! Nous prenons un petit déjeuner
copieux (des tas de super-market dans le coin pour faire les courses)
et nous rejoignons la cathédrale, non pour assister à
la messe mais pour y trouver notre sentier. Notre carte nous indique
une boucle qui doit nous mener à Kionia en passant par Tripotamos
dans les hauteurs et nous faire admirer la baie de Kionia. Arrivés
à la cathédrale, nous trouvons sans trop de mal un sentier
avec des marques rouges mais sans numéro (le numéro
« 4 » est indiqué sur la carte) et nous
partons à sa découverte. Première déconvenue,
un site archéologique est indiqué juste derrière
la cathédrale (Polès) mais nous ne voyons rien qui ressemble
à des ruines aux alentours. Nous reprenons le chemin qui est
très agréable : voie romaine remise en état,
nous marchons sur des pierres en marbre, sur un chemin de terre ...
et nous avons régulièrement des balises rouges qui nous
confirment la direction. Nous croisons nombre de pigeonniers sur la
route ainsi que des chapelles, blanches immaculées avec le
haut des clochers peint en bleu. L'une d'elle est apparemment plus
importante que les autres (Kira Xeni), et un refuge permet de s'arrêter
quelques instants à l'ombre, pour profiter des paysages.
Le
soleil tape fort et il n'y a pas beaucoup de végétation
pour se protéger. Le chemin se sépare en deux à
cet endroit et nous prenons sur la droite pour rejoindre Tripotamos
un peu plus haut. Ce village est typique des vallées et abrite
quelques maisons en son sein. Nous rejoignons la route principale
et poussons un peu plus haut, jusqu'aux trois moulins d'où
nous avons une vue sur les deux versants Nord et Sud de l'île
: nous voyons au loin vers le Nord le fort d'Exombourg (540m) et la
baie de Drakonissi, et au Sud Kionia et sa baie où nous allons
redescendre. Nous suivons la route principale quelques centaines de
mètres (en direction de Kombos) avant de retrouver le chemin
de la descente le long de la route pour Hatzidaros. Le sentier est
en assez bon état, et on arrive à le suivre facilement.
Il permet d'admirer la vallée qui surplombe Kionia et toujours
les pigeonniers et églises omniprésentes. A noter également
à Ktikados, que nous traversons, la très belle église
avec une devanture jaune et bleue qui change par rapport à
ses consœurs. Puis nous poursuivons notre route et atteignons,
1h30 environ après notre départ, la plage de Kionia.
Un peu plus de sable que sur Agali et surtout, plus agréable
une fois dans l'eau, où nous apprécions le calme et
le cadre qui règnent autour. Quelques voitures s'arrêtent
le long de cette grande baie mais peu de touristes profitent de l'eau.
A noter un groupe de 12 français qui arrivent à vélo
(Terres d'Av. ou Nouvelles Frontières?).
Juste
de l'autre côté de la plage se situent les ruines du
Temple de Poséidon et d'Amitritis. Le site est fermé
mais il n'a pas l'air très étendu et nous voyons l'ensemble
des ruines à travers les barreaux. Le retour sur Tinos se fait
par les flancs de colline lorsque nous trouvons le début d'un
sentier (une escalier sur la gauche de la route marqué d'un
point rouge) puis, à une intersection, nous prenons sur la
droite pour passer sous la route et rejoindre les champs. Un chemin
partait sur la gauche et retournait dans la vallée, et je pense
qu'il nous y amenait plus facilement. Mais il n'y a pas de balisage
et, bien qu'il n'y ai pas de risque de se perdre, il est difficile
de retrouver le bon chemin. Mais nous arrivons finalement en ville
où la place est plus nette du fait du départ d'une majorité
de grecs qui n'étaient venus que pour le WE. Retour au studio,
douche et dîner le soir dans une taverne typique (plats en sauce
excellents).
Nouvelle
journée de balade le lendemain. L’idée consiste
à prendre le bus jusqu’à Triantaros où
nous prendrons le sentier 8 qui nous mènera à la baie
Ioannos Porto. Le seul hic est que les horaires de bus changent à
partir de ce jour et que les nouvelles fiches horaires paraissent
aujourd’hui. En descendant sur l’agence KTH qui nous renseignera,
nous passons devant l’école où les enfants reprennent
apparemment les cours. Beaucoup d’animation … Nous sommes
assez chanceux : un bus en direction de Monastery part à
11h et passe par Triantaros. Mais les horaires pour la basse saison
sont moins intéressants que pour la haute saison, et il faut
bien jongler avec eux pour trouver des itinéraires intéressants.
A 11h, l’animation autour des arrêts de bus se fait plus
grande : 2 départs à 11h et pas facile de savoir
quel bus prendre avec toute cette effervescence ! Mais nous trouvons
le bon et partons sur la route avec pour fond sonore les conversations
animées des mamies qui vont enfin voir le Monastère
où Sœur Pélagie a vu la Sainte Vierge.
Descente
à Triantaros, où descend également un strasbourgeois
qui nous demande quelques infos sur notre itinéraire et les
sentiers balisés. Il souhaitait aller jusqu’à
Exombourgo pour continuer ensuite sur Tinos mais, vu la route qu’il
devait faire, il préfère rester dans le coin pour descendre
ensuite par le sentier 8 vers Ioannis Porto. Discussion intéressante
(c’est un passionné des Îles grecques qu’il
connaît assez bien). Après avoir trouvé le départ
du sentier, il faut prendre la route en direction de Dio Horia, puis
Lichnattia, le sentier est alors marqué en rouge sur la droite.
Nous nous séparons, chacun souhaitant poursuivre son bonhomme
de chemin. Un gros avantage : nous sommes déjà
sur les hauteurs et le sentier descend essentiellement jusqu’à
la mer. Le temps reste chaud, il est presque midi quand nous commençons
la descente, avec une petite brise rafraîchissante qui souffle
par moment. Les points de vue nous permettent d’admirer les
baies de Tinos, Ag. Sostis et Ioannis Porto, ainsi que les nombreux
pigeonniers et chapelles. Nous avons même l’occasion de
rentrer dans un de ces édifices (sans effraction !) pour
découvrir l’intérieur mais aussi pour une pause
régénératrice à l’abri du soleil.
Rien d’exceptionnel, mais vous avez un confessionnal si vous
souhaitez vous repentir en chemin (les petits papiers sont là
dans ce sens).
Le
sentier continue, en moins bon état que celui de la veille
et moins bien balisé, à tel point que nous tournons
un moment à droite pour retomber dans la vallée qui
mène sur Ag. Sostis, alors qu’il faut sans doute rester
à gauche pour suivre le flanc de colline. Mais nous ne le saurons
que trop tard, et nous devons emprunter des routes, chemins, et sentiers
plus ou moins praticables pour arriver finalement sur Ioannis Porto.
Certains sentiers sont, en fait, en cours de remise en état
et le n°8 en fait partie. Dommage car il devait être plus
direct, mais nous voyons d’autres choses sur la route !
La plage est très agréable et nous voyons dans le coin
pas mal de studios et appartements à louer. Le site est tranquille,
la crique sauvage et la route se termine à cet endroit, ce
qui en fait un coin idéal pour se détendre hors de la
foule de pèlerins. Nous avons en plus tout le loisir d’assister
à un numéro de comiques grecs, je veux dire deux tombeurs
qui se la jouent Aldo Maccione, mais ils n’ont pas beaucoup
de succès sur cette plage. Ailleurs et dans un autre temps
peut-être …
Pour
le retour, un chemin longe la côte, praticable en voiture mais
toujours avec le risque d’y laisser un pneu ou deux. Nous arrivons
ainsi jusqu’à Ag Sostis, croisant tout le long du sentier
des studios à louer, des plages et criques calmes avec des
eaux pures et quelques touristes pour en profiter. Là, le chemin
s’arrête mais nous empruntons un sentier qui longe la
côte, plus ou moins marqué, et qui rejoint quelques belles
villas. Les demeures sont superbes et une route a été
réalisée pour desservir ces 7 ou 8 habitations. Quelques
coins de verdure et des statues dans les jardins attestent du standing
qui leur est associé. Nous poursuivons sur cette route où
il n’y a quasiment pas de trafic, pour arriver sur Ag Fokas,
la plage principale à proximité de Tinos, mais qui est
cette fois vraiment sympa : longue plage de sable, pas de cailloux
ou de rochers dans la mer, quelques arbres pour donner un peu d’ombre
et une taverne où se réunissent les jeunes du coin.
A
10min à l’est de Tinos, cette baie mérite le coup
d’œil. Nous revenons sur la ville, dégustons un
« frappé » (la boisson traditionnelle
et rafraîchissante) et retour au studio pour se remettre de
cette longue journée de marche (le soleil ne laisse pas de
répit). Nous tentons le soir une taverne au bord de l’eau,
mais elle ne nous enchante pas comme les précédentes
(un peu moins bon, un peu plus cher et serveur pas sympa). Ici, comme
certains en France, ils profitent de leur situation pour se faire
de l’argent avec le tourisme …(mais non, nous ne sommes
pas naïfs !)
La
journée va être plus reposante aujourd’hui. En
effet, nous comptons prendre le "bus de pèlerins"
qui fait le tour de l’île pour en visiter les principaux
sites pittoresques. Avantages : prix peu excessif, visite des
lieux trop éloignés pour y aller à pied ou qui
nécessitent la location d’une voiture et possibilité
d’admirer les paysages. Inconvénients : les horaires
sont fixes, nous sommes entourés en majorité de « grenouilles
de bénitiers » et la guide ne parle pas un mot d’anglais
( je ne dirai rien sur le français). Mais c’est quand
même intéressant. Nous n’avons confirmation du
départ qu’à 9h ce matin, l’excursion pourrait
être annulée faute de participants. Finalement, le départ
est à 10h30 après avoir chargé tout le monde.
Le 1er arrêt est pour le monastère, là où
Sœur Pélagie a vu la Vierge en 1822.
Pantalons et épaules couvertes pour les hommes et les femmes,
sans quoi vous restez dehors. Nous retrouvons la ferveur qui nous
avais marqués à Tinos, où les grecs embrassent
des reliques des différents Saints …
Le
Monastère ressemble a un petit village, et des sœurs sont
toujours présentes pour le conserver dans son état d’origine.
Le décor se prête a de bien belles photos, et nous avons
une vue sur Tinos et les baies alentours saisissante. Mais on ne peu
pas dire que les sœurs soient hospitalières, peut-être
est-ce dû au fait que de nombreux pèlerins viennent jusqu’ici
pour voir la cellule où a eu lieu l’apparition. Puis
nous prenons la route pour Volax, petit village perdu au milieu d’une
grande plaine aride, et connu pour ses habitations construites dans
la roche. Et, en effet, il n’y a vraiment rien autour et les
quelques habitants ont beaucoup de courage pour rester dans le coin.
Les maisons ne sont pas de style troglodyte mais certaines ont été
bâties pour partie dans la roche. Des sentiers mènent
dans les villages alentours (Steni), c’est beaucoup de temps
et d’efforts pour voir un village qui n’est pas forcément
très intéressant. Nous reprenons la route cette fois
pour une plus longue étape qui doit nous conduire à
Platia. Nous ne prenons pas la route principale (qui passe par Hardiani)
mais la route touristique plus élevée, qui nous donne
des points de vue sur la côte sud puis nord de l’île.
Pour être honnête, nous n’avons pas trop compris
l’arrêt d’une demi-heure à Platia. C’est
un très petit village où nous sommes accueillis dès
l’arrêt par le prêtre de la paroisse. Les gens se
ruent dans l’église où une messe express est donnée
pour les pèlerins (toujours le porte-monnaie à la main !)
puis nous remontons dans le bus. Nous avons visité rapidement
le village qui n’a rien d’exceptionnel, et nous ne connaissons
pas le lien qui existe entre Platia et la Vierge Marie …
Puis
c’est l’arrivée sur Pyrgos, village typique de
Tinos, renommé pour ses artistes sculpteurs. En effet, le guide
presse les voyageurs vers deux musées pour y admirer les sculptures,
et ensuite vers la place centrale pour y déguster un café.
Nous préférons nous enfoncer un peu à l’intérieur
de la ville pour admirer la très belle cathédrale (c’est
bien plus qu’une église !) habillée de marbre,
et le cimetière attenant qui est également superbe,
avec de nombreux caveaux et tombeaux en marbre blanc exclusivement.
Un ancien diplomate qui est de passage dans le coin nous indique également
l’École des Beaux Arts située plus haut, d’où
est issu un grand artiste grec (dont nous ignorons le nom). L’école
est ouverte et nous y jetons un rapide coup d’œil mais
sans y voir d’étudiants pour autant (c’est l’heure
du déjeuner). Nous redescendons jusqu’au bus retrouver
nos compagnons de route, qui ont pris leurs cafés, et poursuivre
la route jusqu’à Panormos, le point culminant du voyage.
Panormos est un des ports de pêche les plus importants de l’île
(qui en compte peu il faut dire) et revient régulièrement
parmi les sites à visiter sur l’île. La pause de
2h nous permet d’apprécier le charme tranquille de ce
petit port, qui doit bien fonctionner avec le tourisme également.
Plusieurs tavernes donnent sur la baie (et l’arrêt du
bus devant l’une d’elles n’est pas anodin), ainsi
des studios et chambres à louer. Idéal pour être
au calme et se reposer, mais éloigné de tout …
La
plage de Rochari est indiquée à 1 km du port, il suffit
de suivre la route qui s’y termine. Très agréable,
la crique est tranquille et bien aménagée : plage
de sable fin, douche (!), quelques palmiers pour se protéger
du soleil et une caravane frites/boissons qui doit ouvrir en haute
saison. Les fonds marins sont agréables mais peu colorés
(ceux d’Indonésie avaient mis la barre haute !)
et la côte est assez découpée. On y passe un petit
moment puis revenons au village que nous visitons rapidement car il
n’y a pas grand chose de plus à voir dans les derrières.
Mais la balade est très agréable. L’heure du départ
se rapproche et nous laissons derrière nous les canards et
autres volatiles marins se prélasser dans leur mare tandis
que nous revenons sur Tinos par le même chemin. Revenus dans
la ville, nous cherchons à nous renseigner sur notre prochain
retour en France (ferry et avion) mais nous devrons attendre jeudi
pour en savoir un peu plus. A suivre…
Mercredi
croisière et farniente ! Nous voulons profiter de la proximité
de Tinos avec Delos et Mykonos pour y faire un tour, chaque île
ayant des centres d’intérêt très particuliers.
Là encore, nous ne saurons que ce matin si le bateau (le Tinos
sky) part en croisière, en fonction du nombre de participants.
Nos billets sont déjà réservés et nous
avons l’agréable surprise de voir la croisière
maintenue, avec un départ à 10h00. Il y a environ 30
personnes, pour un bateau d’une capacité de 100 personnes.
La mer est calme mais les brumes de chaleur empêchent de distinguer
les contours des îles voisines. Nous situons assez facilement
les chemins que nous avons parcouru ces derniers jours sur Tinos,
et principalement le sentier qui longe la côte sud (entre Ioannis
Porto et Chora). Il a fait très chaud cette nuit et la journée
promet également de dépasser les 30° à l’ombre.
Il faut compter un peu plus d’une heure avant d’apercevoir
Delos. Le quai n’est pas bien grand mais le Tinos Sky a sa place
de réservée.
Nous
voyons un peu plus loin différents groupes qui circulent à
travers le site, et il faut reconnaître qu’il est impressionnant.
D’après ce que nous en avons appris, l’île
de Delos était très renommée du temps de l’Antiquité,
et pas mal de gens fortunés se sont installés dans le
coin. Les pauvres (employés de ces "riches") sont
arrivés à la suite et il a fallu construire des hôtels
pour les accueillir si bien que la ville comptait plus de 30 000 habitants
(ce qui est très important pour cette petite île). Rien
que l’amphithéâtre était dimensionné
pour recevoir 5000 personnes. Les monuments sont assez bien conservés
et mis en valeur, et on peut remarquer que les noms des différents
lieux sont écrits en grec et ... en français ! Faut-il
y voir une forte contribution des archéologues de la métropole
lors de la découverte du site, nous le pensons … Des
monuments ont été restaurés avec un maximum de
précision, et on retrouve dans certaines maisons (dites des
masques, des dauphins) des sols faïencés de toute beauté
et très bien conservés. Sans oublier les temples et
les colonnes qui s’élèvent vers le ciel, des portes
en marbre de toute beauté et des sculptures qui ont échappé
aux ravages du temps (dont celles des cinq tigres qui apparaissent
sur nombre de photos).
Les
égouts et canalisations étaient déjà bien
développés à l’époque, et on découvre
plusieurs bassins de rétention d’eau de pluie, qui était
leur seule source d’eau potable (et peut-être une rivière
qui passait mais dont rien ne subsiste à ce jour). Certains
de ces bassins sont toujours remplis aujourd’hui. A noter également
un lac sacré au centre du village. Nous apercevons, depuis
les hauteurs, l’étendue du site (il faut bien 2h pour
en faire le tour, sans faire de trop longues pauses) ainsi que les
allers-retours des bateaux en provenance de Mykonos. Ce qui explique
sans doute le grand nombre de touristes allemands et surtout français
que nous rencontrons.
Nous
ré-embarquons pour repartir à 13h30 sur Mykonos, à
moins d’1/2 heure de Delos. Cette île est très
prisée par tous les jeunes et fêtards européens,
et a su attirer une clientèle gay qui dynamise la ville. Dès
que nous accostons, nous retrouvons l’affluence des premiers
jours sur Tinos, mais loin de la ferveur orthodoxe qui animait les
pèlerins. Le port est assez pittoresque et l’arrivée
de ferries et gros bateaux de croisière se fait légèrement
en dehors du centre ville. Mykonos est une ville typique des Cyclades,
et il est très agréable de se promener dans les petites
ruelles où ne circule aucune voiture. L’architecture
est plus ou moins identique à ce que nous avons vu jusqu’à
présent, mais il y a un peu plus de couleurs que les éternels
bleus et blancs omniprésents sur Tinos.
La
première surprise est le nombre de boutiques et commerces que
nous rencontrons : vêtements, souvenirs, art, mais surtout
bijouteries de luxe (Gucci, Rolex, Cartier…). Voire plus que
place Vendôme à Paris ! Nous ne croisons que très
peu de grecs dans les rues, les européens étant également
serveurs ou vendeurs dans les échoppes présentes. Bien
sûr, nombre de bars, tavernes et restaurants où se pressent
des touristes à peine réveillés, sachant que
la ville est surtout vivante la nuit ! (un autre style de vie
que sur Tinos, il faut bien l’avouer !). Mais la saison
basse a commencé et beaucoup de magasins font des soldes de
–40 à –50%. Nous trouvons une plage un peu éloignée
où nous "goûtons" la mer (très bonne !).
Puis nous retournons nous perdre dans le centre en prenant les clichés
typiques de l’île : moulins en bord de mer, maisons
construites au-dessus des vagues, le pélican se dandinant sur
la grande place et posant devant les touristes …
Pas
mal d’hôtels, résidences et studios ou chambres
à louer, mais les prix doivent être assez élevés
en haute saison. Une ville qui donne envie de la découvrir
et aux charmes sans doute cachés, mais la population essentiellement
touristique ne correspond pas à ce que nous recherchons. Le
bateau repart à 18h tapantes pour 1h de traversée et
nous pouvons maintenant mieux apprécier les reliefs de Mykonos
puis de Tinos et admirer le soleil couchant sur la mer. Il fait très
lourd de retour sur Chora et le monde recherche la fraîcheur
là où elle se trouve. Pour notre part, après
une balade pour ouvrir l’appétit et un repas dans une
taverne typique, nous nous couchons dans la chambre climatisée
pour l’occasion, en espérant passer une bonne nuit.
Le
temps est assez couvert le lendemain, ce qui donne des températures
plus clémentes pour aller marcher. La nuit a encore été
chaude et il ne m’étonnerait pas que cela tourne à
l’orage d’ici peu. Une belle randonnée prévue
aujourd’hui : un bus nous emmène jusqu’à
Tarambaros où nous allons suivre le sentier « 2 »
qui doit nous mener au château d’Exombourgo en passant
par Kokos et Kaumaros. Puis nous bifurquons sur le sentier « 2 »
qui doit nous conduire jusqu’à Monastery où nous
récupérerons le bus retour. Nos seules contraintes sont
liées aux horaires de bus, principalement pour Taramparos :
le car continue sur Panormos et les deux seuls bus du matin sont 6h15
et 11h. Inutile de vous dire pourquoi nous ne prenons pas le premier !
Nous faisons la grasse matinée avant de nous diriger vers les
arrêts KTEH. En étant arrivés assez tôt,
nous avons la possibilité de nous asseoir alors que certains
font le voyage debout. Le bus est en effet bien chargé, et
ils ne font pas de sentiments pour les personnes âgées
ou enceintes !
Tarambados
n’est distante que de quelques kilomètres, et connue
pour ses pigeonniers décorés par des artistes locaux.
Le début du sentier permet d’avoir de beaux points de
vue sur ces derniers, puis il longe la vallée jusqu’à
Smardakito. A l’entrée du village, le chemin coupe la
route, mais il semble que l’itinéraire « 2 »
passe plus à l’intérieur des maisons. Nous trouvons
d’ailleurs un autre chemin (non balisé) qui correspond
à la carte, que nous décidons de suivre. C’est
sans doute là notre erreur car nous le suivons pendant quelques
kilomètres, en trouvant de temps à autre des marques
rouges et bleues, pour finalement atterrir à Komi, loin de
notre destination. Qu’importe, il y a toujours d’autres
possibilités et, dans notre cas, nous décidons de suivre
le lit de la rivière (à sec) qui nous mène à
Pedastra un peu plus bas, où nous retrouvons un chemin qui
va nous mener sur la route principale. Cela nous paraît plus
sage d’aller ainsi jusqu’à Krokos (à moins
de 2 km) où nous pourrons récupérer le sentier
« 2 ». Mais il faut croire que nous ne sommes
pas de bons randonneurs, il nous est impossible de trouver un sentier
qui monte vers Skalados et aucun plan de balisage ne peut nous aider
sur place. Nous n’avons d’autre choix que de continuer
la route jusqu’à Xinara où nous espérons
pouvoir récupérer ce sentier.
Heureusement
que le soleil reste caché car il aurait été plus
difficile de suivre la route dans ces conditions. Et il n’y
pas beaucoup de circulation, ce qui fait malgré tout un chemin
agréable pour admirer la vallée. Arrivés à
la hauteur de Xinara, nous trouvons enfin le sentier « 2 »
(du moins il correspond en tout point) qui nous amène dans
le village même, où il n’y a pas vraiment grande
animation. Cela semble étonnant car Xinara est le chef lieu
du district de Exombourgo (les deux autres étant Tinos et Panormos).
Et Komi qui fait partie du même district était beaucoup
plus importante et correspond plus à l’idée que
l’on peut se faire d’une « capitale ».
Nous continuons sur le sentier « 3 » en direction
de Skerados et des balisages « 2 » apparaissent
également. Il reste hélas encore beaucoup de travail
pour mettre à jour les itinéraires !!! Nous arrivons
plus rapidement que prévu sur les 3 moulins qui nous avaient
attirés lors d’un précédente balade. Nous
décidons de revenir finalement à pied sur Tinos à
partir de Tripotamos par le sentier que nous avions déjà
emprunté. Au moins nous connaissons ce chemin …
Nous
pressons le pas dans le descente car de grosses gouttes commencent
à tomber et des nuages noirs s’approchent vite de la
vallée. Tant et si bien que la baignade initialement prévue
pour le retour, tombe à l’eau (!!) et nous savourons
un bon chocolat chaud pour nous remettre de nos émotions. Les
choses se sont bien goupillées car le temps était idéal
pour une balade, mais moins pour une découverte de l’île
en bus ou une croisière sur Delos, bon choix ! Nous profitons
du reste de la journée pour nous reposer, préparer les
sacs et confirmer nos retours d’avion. La soirée est
tranquille, avec un repas en tête à tête dans une
taverne très agréable du centre-ville. Le vent souffle
de plus en plus fort, il va bientôt pleuvoir…
Pas
manqué, il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin encore,
jusqu’à 10h00. La pluie tombe du ciel pour assainir une
terre bien sèche. Cela ne nous dérange pas plus que
cela étant donné que c’est notre dernière
journée sur Tinos et dans les Cyclades. En effet, notre avion
repart demain à 7h d’Athènes pour Nantes et le
choix est limité : soit nous repartons à 14h sur
Rafina puis cherchons un hôtel à Athènes (le Sofitel
près de l’aéroport est à plus de 100 €) ;
départ le lendemain à 4h30 pour être à
l’enregistrement de 5h ; dans ce cas la journée de vendredi
est dédiée à des trajets et beaucoup d'argent
pour pas grand chose !! L’autre solution, que nous allons
prendre, est un ferry qui part à 20h30 de Tinos, non pour Rafina
en direct mais pour Mykonos, Naxos et Paros avant de retourner sur
Rafina, où l’arrivée est prévue vers 5h.
Le coût du billet n’est pas plus cher qu'à l'aller,
et cela nous permet de profiter de toute la journée sur Tinos.
Cela
surprend plutôt les agences de voyages mais c’est une
économie d’une nuit (courte) sur Athènes. Souci de
taille : trouver un taxi ou un bus à notre arrivée à
Rafina. La journée est consacrée aux petits souvenirs
et au repos sur la plage si le temps le permet. Après avoir
fait, et empaqueter, nos différents achats (T shirts, peintures,
épices, bijoux, calendriers …), nous déposons
nos bagages à la réception de notre aimable propriétaire
qui nous a demandé de libérer la chambre à 12h
pour le ménage, avant l’invasion de nouveaux pèlerins
pour le week-end. Nous profitons d’une après-midi tranquille
à la plage puisque le soleil est de retour, pour une bonne
sieste, la nuit risquant d’être courte ! Un magnifique
coucher de soleil nous laisse une belle image de Tinos avant d’embarquer
dans le ferry. Beaucoup de monde descendra au fur et à mesure
des escales et après minuit, le ferry quasi vide (5 clients
dont nous 2) fait route vers Rafina. Nous sommes réveillés
par le personnel vers 4h15, le ferry appareillant. Chargés
de nos sacs, nous déambulons dans le port de Rafina, il n’y
a pas une seule activité !! pas de bus ou autre taxi à
l’horizon … En nous dirigeant vers le centre de Rafina,
à la recherche d’un bar encore animé pour demander
un taxi, des policiers nous accostent en nous demandant ce que l’on
fait et nous indique la station de taxi.
Après
quelques minutes, un taxi dépose un client et nous prend pour
nous conduire à l’aéroport. Ouf ! nous entrons
dans l’aéroport d’Athènes à 5h02 !!!
suivi du vol direct qui nous ramène à Nantes. Pour conclure,
nous dirons que ce séjour a été très agréable
et reposant, avec un temps parfait pour se balader sur les deux îles.
Andros et Tinos sont moins connues que leurs illustres consœurs
(Mykonos, Santorin, Paros ...) et ne font rien pour attirer le tourisme
de masse, chacune ayant un style de vie qui lui est propre. Mais les
deux îles présentent des aspects très intéressants,
tant pour les paysages que pour leurs habitants, et elles méritent
le coup d’œil ... pour ceux qui cherchent autre chose que
des plages et des boites de nuit ;op)